lundi 20 septembre 2010

Pauvres donateurs

J’essayais de m’imaginer d’où ils venaient. Qu’est-ce qu’ils faisaient là assis depuis près de 5 heures sous un arbre d’ombre à attendre qu’on s’intéresse vraiment à eux. Comment, poussés par une très grande motivation à aider, ils pouvaient s’être placés dans un aussi beau merdier. On fera contact et je comprendrai qu’ils sont quatre français. Une petite ONG qui a trouvé le moyen de dénicher des doses de vaccins, 4000 en tout. Ils ne comprennent pas vraiment pourquoi on les fait poiroter de la sorte depuis des heures avant de leur fournir ce qui leur permettra de sortir les vaccins des services de la douane. Comme si les ayisien n’avaient pas besoin de ces vaccins. Leur expérience a transmets certaines aromes de frustrations. De l’autre côté de l’attente, il y a ces autorités haïtiennes qui ne savent plus où donner de la tête, trop de monde viennent à leur secours. Il y a premièrement l’enjeu de la quantité des vaccins, d’autres organisations les font entrer par million de doses, pour faire des campagnes de vaccination nationale … ‘Comment serons-nous en mesure de gérer et d’utiliser une si petite quantité ? il faudra trouver le moyen de les distribuer dans quelques institutions pour la vaccination régulière.’ Le deuxième problème est le timing : Ils arrivent au moment où prend fin une vaste campagne nationale de vaccination. La troisième contrainte, la plus importante probablement, il n’y a eu aucune analyse des besoins du département ou du ministère, pas de planification ou de coordination avec ces mêmes acteurs. Ces gens bien intentionnés ont réfléchi ce projet de Paris avec la certitude que ces doses de vaccins pouvaient servir, et on pouvait déceler une certaine frustration de ne pas trouver de receveurs heureux, enthousiastes. L’organisation de la chaîne de froid pour une telle quantité, l’homologation de ces vaccins par l’autorité nationale responsable, … Toutes sortes de tourments logistico-administratifs que les ayisien ne semblaient pas près à gérer. Au delà de la frustration liée à l’attente, on pouvait deviner chez ce groupe de français la déception que les efforts déployés de chez eux depuis des mois ne recevaient pas toute la reconnaissance attendue. Pauvres donateurs.

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