lundi 9 mai 2011

Face à face


Il n'a même pas encore son armée qu'on l'accuse déjà de déclarer la guerre ! Le ton monte joliement depuis ce weekend dans la vie politique haïtienne. Un Bureau du contentieux électoral national spécial (BCNE spécial) a lieu depuis vendredi pour trouver une solution à l'imbroglio électoral que constitue la victoire après contestation de 19 candidats de l'Inite. La communauté internationale pousse dans la même direction que Martelly pour que l'on revienne aux résultats préliminaires, ceux qu'un comite spécial de l'OEA considère comme valides. Tout réside bien évidement dans le contrôle des deux chambres, avec ces victoires surprises des 19 candidats, le parti de Préval en prenait le contrôle. Martelly ne veut pas voir ses deux mains attachées par l'Inite, les changements promis ne pourraient se concrétiser. C'est ce qu'il a lancé dans une conférence de presse en accusant les gens au pouvoir actuellement de ne pas respecter la volonté populaire, et surtout, de poursuivre en justice ceux qui avaient trafiqué les résultats. Il n'en fallait pas plus pour que certains politiciens (parlementaires et sénateurs) se sentent visés et se lancent dans la mêlée en rappelant à Martelly (qu'ils appellent Sweet Micky pour rappeler à tous son statut de vedette et lui rappeler que la vie politique n'est pas sweet) qu'il ne pourra pas gouverner sans eux. Je ne commente pas la joute sur son contenu (je demeure un blanc dans cette histoire), mais au plan stratégique, la situation est intéressante à décrire. En fait, on a le gars 'neuf' qui a passé sa campagne à dire qu'il fallait se débarrasser des politiciens corrompus qui ont fait l'histoire d'Ayiti depuis 25 ans (tout le monde sait bien qu'il n'avait pas de corruption sous la dictature) et une population du même avis qui l'a fortement appuyé. Tout ce beau monde est assis en face de cette supposée racaille qui a, dans la logique même de la constitution, le pouvoir d'accepter le Premier ministre et sa déclaration de gouvernement (ses engagements et ses priorités). Comment ce face à face se déroulera-t-il dans les prochaines semaines ? C'est la question qui brûle les lèvres de plusieurs. D'où toute l'importance de la décision du BCNE spécial qu'on attend toujours pour aujourd'hui.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Il doit tellement avoir envie de faire arrêter les trafiquants qui ont trafiqué les élections. Et le peuple serait avec lui. Il pourrait certainement aussi convaincre la communauté internationale (qui protesterait pour la forme). Mais ça ne serait pas bon pour la démocratie .

Anonyme a dit…

Parlant de trafiquants, mon député déclarait cette semaine qu'il était scandalisé par le fait que ses collègues nouvellement élus ne parlent que du type de voiture de fonction (de luxe) qu'ils vont exiger. Comme son business l'a rendu indépendant de fortune, il n'a pas à s'abaisser à ce genre de manoeuvre. Ce qui l'intéresse dans la fonction c'est plutôt l'impunité qu'elle procure .

Anonyme a dit…

Finalement, les gens de la diaspora ne pourront devenir ni président, ni sénateur, ni député. Il aurait été étonnant que la racaille du parlement se tire dans le pied en permettant à des gens compétents de venir prendre sa place .

Anonyme a dit…

Même les ministres devront renoncer à leur autre nationalité, ce qui représente un recul par rapport à la situation antérieure. Il va devenir difficile de trouver des ministres qui ont fait des études universitaires substantielles à l'étranger. C'est bien triste de voir ce pauvre petit pays pris en otage par son parlement corrompu. La démocratie en Haïti semble totalement contreproductive .