samedi 8 janvier 2011

Marcher dans ses décombres




Le 12 janvier 2010, vers 22h00, on entamait une bouteille de vin et des pâtes avec deux inconnus. Besoin de décanter j’imagine, et on ne parle pas du vin. Jo et moi avions été chercher Chantal Guy et Ivanoh Demers, deux journalistes de La Presse coincés dans le stationnement de la Villa Créole transformé en salle de chirurgie. Ils avaient vécu le tremblement de terre dans l’hôtel, Chantal en a fait de très beaux textes, Ivanoh de très belles photos (voir la une de La Presse). Les trois premiers jours de l’aventure ont été vécus dans une forme d’intimité avec ces deux étrangers. Se soude on ne sait quoi. Ivanoh est en ville depuis mardi pour suivre les activités entourant le premier ‘anniversaire’ de bagay la. Aujourd’hui, on a passé la journée ensemble à faire de la photo. Il voulait absolument retourner à la Villa Créole, marcher dans ses décombres. De la chambre où tout s’est écroulé, il a fait deux fois le trajet qui l’avait amené vers la sortie ce soir là. Il comptait les pas, divisait par le nombre de seconde de la grande secousse, ... Je voyais des idées se bousculer dans sa tête, ses pommettes sont devenues rouges et ses lunettes se sont embrouillées. Besoin de comprendre, d’attacher les fils qui trainent. Lundi, Chantal arrive à la maison. On va ouvrir une autre bouteille et manger des pâtes.

2 commentaires:

Patrick a dit…

Une chanson plein d'espoir pour les jeunes d'Haiti a partager

http://www.youtube.com/watch?v=B21SFVbtZbs

Patrick Sanfacon a dit…

Je suis là à distance avec vous! ...et les pâtes sont particulièrement réconfortantes chez vous... Salut!