samedi 15 janvier 2011

Fin du monde en béton


L’habitude est un des éléments sur lequel je suis revenu plusieurs fois au cours des derniers mois. De voir les ayisien reprendre leur vie ‘normale’ très rapidement après bagay la a amené tout le monde à parler de leur résilience, de leur capacité à choisir la vie. «On s’habitue, c’est tout !» J’ai été effectivement impressionné de la rapidité des ayisien à reprendre une vie quasi normale en réinstallant les petits commerces aux pieds ou même à l’intérieur des débris, en continuant une vie familiale et sociale presque habituelle dans les camps, ... J’imagine qu’à Montréal, les urgences psychiatriques auraient débordé et Jean-Coutu aurait vendu des anti-dépresseurs comme jamais. Ce mercredi, le gouvernement avait organisé une cérémonie religieuse sur le parvis de la Cathédrale de PAP, une ruine toujours sur le bord de s’affaisser. Un éternuement du Grand Antonio et paf, tout s’affale. Pris par je ne sais quoi, je me promenais comme des dizaines d’autres personnes à l’intérieur de cette cathédrale éclopée, des familles passaient, des enfants faisaient les beaux pour quelques kob devant les journalistes, des photographes et caméramans montaient presque trois étages dans ce qui reste d’escalier de la façade pour prendre des shots de la foule ‘d’en haut’ ! Perte momentanée de conscience, ce qui reste d’intelligence grugée par l’émotion du moment, je ne sais pas dans quel nous étions tous, mais nous étions dans cette fin du monde en béton.

1 commentaire:

Marico Renaud a dit…

Bonjour Jean-François,
On vient d'annoncer le retour de Baby Doc à Haïti. Peux-tu nous en parler? Quelle est la réaction autour de toi? Un autre fléau à l'horizon?