jeudi 27 janvier 2011

J'ai vu l'homme

Dans un resto de Pétion-Ville, notre souper se terminait. Le Président à vie et sa femme sont passés devant nous. Ils ont machinalement embrassé les gens de la table voisine avant d’aller prendre une table un peu plus loin. Depuis sont arrivée, je demeure abasourdi par le fait que sa présence n’a pas suscité de trop fortes réactions. Je continue de l’être à cause du silence qui continue de suivre sa conférence de presse. Un dictateur est en ville, il sort paisiblement au resto, des amis proches l’accompagnent, trois policiers de la PNH montent la garde autour du resto. On est dans un film. Plus rien n’est vrai depuis le 16 janvier.

5 commentaires:

Monise, Marie, Philippe a dit…

Je te comprends Jean-François, comment tout le monde fait pour rester zen devant ce dictateur et en plus il se ballade et des policiers montent la garde, c'est irréelle non ?

Bisous
Marie Philippe Monise

Anonyme a dit…

Jean François !

Scène surréaliste !
Vu l'actu, on peut imaginer que dans le prochain film , tu croises Duvalier et Aristide attablés à la même table .

A lire également : http://www.alterpresse.org/spip.php?article10572

mbzh

Anonyme a dit…

Commentaire sur le commentaire précédent d'Anonyme: Aristide et Duvalier à la même table, ça ne serait même pas surprenant. Songez seulement qu'Aristide avait nommé comme ministre de la justice Calixte Delatour, un militant duvaliériste très connu (et avocat des trafiquants de drogue)...

Anonyme a dit…

Et pour en mettre encore plus, Madame Préval est aussi une parente de ce Delatour: donc Duvalier, Aristide et Préval à la même table... Et aussi Martelly qui a dit qu'il prendrait Duvalier comme conseiller. La classe dirigeante haïtienne est un tout petit monde tricoté serré.

Anonyme a dit…

Mais ce n'est pas parce qu'on dîne ensemble qu'on ne va pas d'entretuer le lendemain. Vous avez vu "Le Parrain"? L'erreur qu'on fait comme étrangers c'est d'interpréter la politique haïtienne autrement que comme une affaire de mafias. Si on ne fait pas cette erreur d'interprétation, tout devient normal: Mom Boucher qui dîne avec le chef d'un gang de rue, ce n'est pas si surprenant que ça...