mercredi 12 janvier 2011

La vie se dégage de la mort


Comme une graine qui se transforme en arbre une fois plantée dans la terre, la vie arrive à s’extirper de la mort, à se nourrir d’elle. À pousser tout croche peut-être, mais à pousser quand même. C’est la première leçon que les haïtiens donnent depuis un an. Je parle de ceux qui sont pauvres, travailleurs comme chômeurs, ceux qui forment ce qu’on appelle la population. On apprend donc cette notion que la mort est plus forte que la vie et qu’à ce titre, ça ne vaut pas la peine de tenter de se battre contre elle. Que la seule façon d’ébranler la mort un peu, c’est de célébrer la vie. Tous les matins depuis, cette femme haïtienne qui s’extirpe d’une tente, bien mise, plus belle que tout, parfaite. C’est la vie. Elle vit dans la pauvreté mais ne la porte pas. Je pense à son allure, seule sa maison s’est écrasée. Tous les matins depuis, elle tient la main de son ti-moun parfaitement costumé pour l’école, plus propre que propre. Aujourd’hui, comme des millions d’autres, elle priera un Dieu. Des larmes baigneront ses yeux quand elle pensera à tous les morts qui font sa vie depuis bagay la. Ses mains comme ses yeux se lèveront vers le ciel. Cette femme, c’est Ayiti. Des millions d’hommes et de femmes dont la vie est façonnée par la mort. On souligne la vie aujourd’hui, même si ce sont les morts qui sont en vedette.

9 commentaires:

Unknown a dit…

Voilà exactement mon ressenti.
Il n'y a rien a rajouté de plus
tatottideportauprince

Marico Renaud a dit…

Quel superbe, magnifique, inspirant texte! Il me semble tout dire! Je le conserve précieusement et le ferai circuler au maximum.
Merci pour eux dont tu nous parles si bien, et pour nous, à qui tu fais du bien!

Anonyme a dit…

Bonjour Jean François !
Merci pour ton billet du jour.
En pensée avec Les Ayitiens comme tous les jours en ce jour pas comme les autres
MBZH

Patrick Bourassa a dit…

Bonjour,

Pourriez-vous parler de la dette odieuse. Oubliez un peu les emotions pour un instant et expliquez-nous pourquoi Haiti est dans cette situation.

Merci

Monise, Marie, Philippe a dit…

Merci Jean-François pour ce billet il est magnifique et émouvant.

Nos pensées sont pour HAITI.

Monise Marie Philippe

Patrick Bourassa a dit…

Je suis vraiment touche par le sort de ces pauvres Haitis.
Mais quel résilience!

France a dit…

Je suis toujours là ! Voici le texte que j'ai écrit en ce matin du 12 janvier.

http://lagamiq.ca/2011/35-secondes-pour-haiti/

Salut Jean-François !

France

Martine a dit…

Mes pensées sont avec vous deux et avec votre pays d'adoption en ce triste anniversaire. Je continue à vous suivre de loin... En espérant vous revoir bientôt!

xenos a dit…

Merci de m'avoir permis d'être avec les Haïtiens en réflexion, en en dimension et surtout en émotion chaque jour.
Autrement, j'aurais trop oublié.


http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/2010/08/sourire.html

Ou je t'aurais demandé de me parler de la dette...