jeudi 15 avril 2010

Trop, c'est comme pas assez !


Il est de bon ton depuis plusieurs semaines de critiquer les ONG, même les hautes autorités du gouvernement ne se gênent plus pour décrier leurs actions. Il semble qu'ils n'en feraient qu'à leur tête, sans coordonner leurs interventions avec les services gouvernementaux, sans compter qu'elles sombreraient plus facilement dans la corruption vu l'absence de transparence de leurs modes de gestion. Tout le monde a sa propre opinion sur le sujet et pour dire simplement, cette dernière est rarement réjouissante. Il y a eu celles qui sont rapidement débarquées pour offrir les soins d'urgence et qui sont déjà reparties, celles qui se sont nouvellement installées pour une plus longue période et celles qui déjà présentes ont pris du poids. Des ONG à saveur religieuse comme des catholiques, des mennonites, des méthodistes, des juives, islamistes et j'en passe. Également certaines organisations ayant à leur tête des vedettes (Georges Clooney Telethon avec 66 millions de $US) ou encore d'ex-politiciens (Bush et Clinton entre autres). Au total, les trente plus grosses ONG seraient arrivées en Ayiti avec près de 980 millions de $US (http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=78976&PubDate=2010-04-15). Un milliard pour faire un chiffre rond... On entend toutes les histoires disons gênantes que vous pouvez imaginer : Location à très gros prix d'écoles pour installer leur personnel privant ainsi plusieurs enfants d'un retour à l'école ; installation complète de services médicaux à deux pas de cliniques médicales les poussant ainsi à la faillite ; évacuation de locataires ne pouvant rivaliser avec la capacité de payer des ayisien ; absence d'implication des 'comités de citoyens' ou des instances locales de concertation dans la distribution de l'aide ; location des autobus ou des plus gros tap-tap diminuant l'accès au transport en commun pour la population ; … De l'autre côté de la clôture, il y a ces gens qui se demandent où en serait la distribution de l'aide si ces ONG n'étaient pas débarquées en bataillons, si la population avait été appelée à ne compter que sur le gouvernement ou les organisations internationales ? Parmi les commentaires les plus virulents que j'ai entendus, il y a l'idée que ces 'charognards' de l'aide accourent autour des victimes afin de ce remplir 'goulûment' les poches. Il y aura toujours des biologistes pour nous expliquer que les charognards font oeuvre utile, mais un groupe de militants de la société civile (www.haitiaidwatchdog.org) s'est tout de même donné comme mandat de suivre à la trace les ONG et n'hésitent pas à questionner leurs actions et leur gestion. Il me semble difficile de se faire une opinion simple face à une situation où les nuances de gris sont innombrables, mais je demeure convaincu que la galerie est pleine. Cinq minutes après bagay la, la coordination de l'aide a commencé à être un fiasco et si une certaine régulation semble s'être installée après maintenant trois mois, il me semblerait incongru de laisser d'autres joueurs influencer des règles du jeu très fragiles. Trop, c'est comme pas assez !

1 commentaire:

Xenos a dit…

Comme une prière que l'on fait.
Un rituel.
J'te lis chaque jour.

J'en vois beaucoup des...
Penché sur son bureau
entre mêlé dans ses papiers
assidu à l'ordinateur
embêté par les logistiques
embourbé dans ses communications
il travaille pourtant
il travaille
mais il n'a pas vu par la fenêtre
la pluie tomber.

un ''cooler'' de la Gaspésie.